Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


La musique perd son «synthé»Mahfoud Djelmani, l'enfant de Ghardaïa, n'est plus

Publié par The Algerian Speaker sur 12 Mai 2011, 12:09pm

Catégories : #Souvenirs (liyâam)

 Avec son synthétiseur en bandoulière, il a repris tous les airs de la chanson algérienne.

Pour ceux qui ont oublié Mahfoud Djelmani, il est facile de leur rappeler l’image de celui qui a bercé bon nombre de nos soirées. C’est l’homme qui a fait «parler» le synthétiseur et que nous avons découvert à travers le petit écran. Le musicien était là, avec son instrument de musique, pour «combler les trous» de la programmation de la télévision. On l’appelait d’ailleurs «Monsieur interlude» tant ses passages sur le petit écran coïncidaient le plus souvent avec l’attente du passage à l’antenne du journal télévisé. Comme ce dernier était considéré comme un élément très important dans la programmation de la télévision, les passages de Mahfoud devenaient, par ricochet, très célèbres.

D’autres se souviennent de ce sourire en coin et de ses gourmettes au poignet. Bref, ce sont des souvenirs qui reviennent pour dire que Mahfoud a bel et bien existé dans notre quotidien. Il a existé avant tout comme un musicien qui a fait partie du grand orchestre de la RTA sous la direction du regretté Boudjemia Merzak. Un orchestre qui a eu à accompagner les plus grands de la chanson algérienne. Mais avant cela, Mahfoud Djelmani, le jeune musicien qui faisait des répétitions dans une cave d’Alger-Centre avec des amis, a fait d’abord partie du groupe «Les Algier’s». Un groupe qui reprenait souvent les tubes des Beatles lors des après-midi musicales et autres évènements culturels dans des foyers ou centres universitaires. Ses apparitions avec ce groupe et sa maîtrise de l’orgue ont attiré l’attention du célèbre chef d’orchestre Boudjemia Merzak qui fait appel à ses talents.

Mahfoud n’en demandait pas tant, lui qui voulait percer dans son domaine, qui voulait apporter une touche nouvelle, une approche plus vivace de la chanson algérienne. Son intégration au sein de la RTA l’aidera énormément dans sa carrière de musicien jusqu’à devenir un élément incontournable. Le synthétiseur, tout nouveau dans notre monde musical, allait, en quelque sorte, faire sortir Mahfoud de l’anonymat puisqu’il sera présent dans les manifestations culturelles à titre officiel et dans les réunions familiales. Mahfoud et son synthétiseur ont réussi plusieurs «balades» à travers le pays et même à l’étranger. La décennie du terrorisme ne l’a pas épargné puisqu’il a été contraint à l’exil durant plusieurs années avant de revenir au bled.

Un retour difficile car les choses ont beaucoup changé entre temps. Mais le plus difficile, c’était cette sale maladie qui allait totalement bouleverser sa vie. Mahfoud Djelmani a lutté de toutes ses forces contre cette affection qui a fini par l’emporter. Il a lutté seul, sans aucune aide, aucun réconfort, dans l’anonymat. Mahfoud Djelmani, l’enfant de Ghardaïa, n’est plus. Il avait toutes les qualités d’un artiste complet ; on le surnommait le Clayderman algérien. Cloué au lit depuis plusieurs années, abandonné par ses amis, il n’a reçu aucun écho à ses cris de détresse. Musicien hors pair, organiste talentueux qui a bercé et fait danser plusieurs générations, Mahfoud Djelmani vient de nous quitter sur la pointe des pieds. Son enterrement a eu lieu dans sa ville d’origine, Ghardaïa, presque dans l’intimité familiale. Le monde de la culture venait d’abandonner l’un des siens.

A. H.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents